Willoos

« Nous avons gardé pour la fin celui que nous considérons comme la révélation de ce salon : Willoos. C’est un Ardennais, nous a-t-on dit, et il a été l’élève de Marie Howet. Le plus bel éloge que nous puissions lui adresser ? Ses «Azalées» et son «Benonchamps» sont dignes des aquarelles les plus réussies de Marie Howet.
Georges Fabry (1980)

« Je connais Willoos depuis plus de dix ans et sachant son désir de peindre, je lui ai proposé de venir à Rochehaut ou à Libramont choisir un ensemble harmonieux et le traduire, laissant libre cours à sa «vocation d’artiste». J’ai été heureuse de constater l’intelligence et l’esprit d’observation de ce jeune peintre. Il avait gardé d’un court passage à l’Académie d’Alost, le soir, étant militaire, une certaine science préliminaire des formes. Ce me fut aisé de lui expliquer le rapport exact des valeurs colorées dans leur vérité quant à la forme précise. Il fit de rapides progrès et aujourd’hui avec le temps qu’il consacre et l’amour qu’il donne à «l’environnement» où qu’il soit, il arrive de plus en plus à meubler, si je puis dire, ou à rendre les formes de couleurs, séductrices par la qualité spirituelle, poétique, de sa personnalité. Le choix des valeurs, devenant de plus en plus rare, par la science et la qualité de sa vision, je ne doute pas du succès de sa démarche sérieuse, classique, créant son style. Faisons lui confiance.
Marie Howet (1981)

« Willoos est le pseudonyme ironique de René Lejeune, pseudonyme ironique, disais-je. En effet, au détour d’une lecture en néerlandais, il rencontra ce nom, Willoos, qui signifie : «sans volonté». Or, pour nous qui connaissons sa vie, il est tout, sauf sans volonté.
Omer Marchal (1996)

« Willoos a des couleurs d’une rare pureté. On pense à la fraîcheur de Fra Angelico ses verts, ses bleus, ses rouges, ses jaunes expriment une joie jubilatoire. Un critique note justement : «Coloriste étonnant, Willoos peint des rencontres où chaque personnage joue à bâtir l’harmonie du tableau».
Dictionnaire des Peintres du Luxembourg belge.

« Littérature et peinture peuvent faire bon ménage. Voyez Hugo, aussi grand dessinateur que grand poète ! Voyez Cocteau, parallèlement à l’aise dans les jeux de l’écriture et dans ceux du graphisme. Voyez aussi Willoos ! Ce monsieur est professeur de français à Bastogne. Il écrit des poèmes et a publié un roman. Et, en même temps, il peint et réalise des aquarelles. On ne peut qu’éprouver beaucoup d’affection pour les réalisations de Willoos : elles charment l’œil et touchent le cœur. Elles sont, au surplus, assurées de durer, parce qu’elles ne sont pas tributaires des caprices de la mode.
Georges Fabry (1981)

« Riche personnalité que celle de René Lejeune, en peinture Willoos, né à Saint-Hubert, professeur au Petit Séminaire à Bastogne, et qui expose actuellement à la Galerie Rops à Namur ! Willoos a beaucoup travaillé avec Marie Howet. Mais Willoos a retiré de ces contacts plus qu’une manière de faire et de peindre. Il a acquis au fil de ces rencontres une maîtrise et une sûreté remarquables. Ses œuvres tiennent par leur présence, par leur équilibre, par leur fraîcheur, par leur simplicité. Et une technique éprouvée qui ne laisse rien au hasard.
Guy Gilquin (1981)

« Willoos gilt in Belgien als Vertreter des Hyperrealismus: umso mehr dürften seine Aquarelle den aufmerksamen Verfolger der modernen Kunst in Erstaunen versetzten. Sie haben in der Tat herzlich wenig met der hyperrealistischen Malweise gemeinsam: diese aus den Vereinigten Staaten importierte Stilrichtung, welche die exakte Wiedergabe der Wirklichkeit gelegentlich in den Bereich des Absurden versetzt. Willoos’ Aquarelle könnte man ruhigen Gewissens als traditionell bezeichnen: zugleich zeichnen sie aber ein Aufbegehren gegen das Herkömmliche voraus. Dies kann durch die brutatlität der Farbe geschehen, die durch ihr Licht unwillkürlich an die «Klecksereien» der Fauves, der sogenannten Wilden erinnert, die Anfang dieses Jahrhunderts Furore machten. Verschiedene Motive könnten dem Skizzenbuch eines Dufy entnommen sein: ein Strand in der gleissenden Sonne: eine Dorfszene mit verwinkelten Gassen, in denen Licht und Schatten, Wärme und Kälte sich miteinander paaren, sich dann wieder abstossen. In diesen Bildern sind Willoos sich bewusst, dass die Farbe nicht der Darstellung eines Gegenstanders zu dienen hat, sondern der Gegenstand Anlass für ein farbiges Gefüge zu sein hat, in dem sich die Empfindungen des Malers und die «Seele der Dinge» offenbaren. Doch wie schon vorher angedeutet, hält es Willoos in diesen Exponaten mit der Konvention. Aus leicht erklärbarem Grund: er arbeitet vorwiegend in Öl; die hier benutzte Technik ist für ihn Ausspannung und Studie zugleich, aber auch eine «Wiederannäherung» an die Menschen, die sich durch den Hyperrealismus vielleicht provoziert sehen würden.
J.L., Luxembourg (1982)

« Willoos s’accorde des audaces picturales qui, personnellement, nous plaisent beaucoup. Ainsi ses aquarelles où il décompose le paysage à l’extrême pour n’en conserver que l’une ou l’autre ligne de force, travail de recherche très intéressant auquel s’ajoute la beauté même de ces arabesques aux tons délicats. On remarquera tout spécialement cette suite de quatre aquarelles sur Frahan progressivement synthétisées, formant ainsi une harmonieuse quadriphonie. Même souci de ne retenir que l’essentiel, la vision première, dans ses bouquets constitués de larges traits aux couleurs vives, mais où le blanc a toute son importance et sa résonance. Beaucoup d’originalité et de caractère aussi dans ses compositions style américain hyperréaliste, paire de baskets ou boîtes de soft-drinks. Willoos possède en lui un potentiel de créativité surprenante, tout en raison gardant, et qui n’a pas fini de nous étonner.
Guy Gilquin (1984)

« Willoos connut à ses débuts une «période hyperréaliste» où passèrent dans ses tableaux chaussures, boîtes à limonade, nappes à carreaux colorés et quantité d’autres objets quotidiens. Peu à peu se fit alors en lui la conviction - trop sévère à l’égard des œuvres de cette période - qu’il était «dans une impasse; cette rage de réalisme frôlait l’absurdité». L’enchantement de la liberté créatrice lui vint devant un paysage, pourtant archi-connu, des Ardennes. Bientôt «ce n’était plus le panorama de Frahan que je peignais, mais une combinaison de couleurs et de lignes, un paysage mental». De cette libération naîtra le credo pictural de Willoos: «(...) au fond, lorsqu’un œil crée ce qu’il voit, quel lieu du monde n’invite à peindre!». Corollaire, cette autre vérité : «Chaque matin il faut réapprendre à peindre». En d’autres mots, «qu’est-ce qu’un peintre incapable de se mettre en question ? Ou encore : «Il faut qu’à l’instar des écrivains le peintre puisse romancer, élire, parmi les choses vues, celles qu’il transfigurera et fera siennes». On l’aura remarqué, Willoos n’analyse guère directement ici ses propres tableaux. Sans doute parce que ces derniers s’expriment par eux-mêmes.
Julien Bestgen (1992)

« Il est grand temps de découvrir Willoos, il traite des sujets les plus divers, sans idées préconçues, sans intellectualisme stérile, sans se préoccuper de courants et d’influences, sans (se) poser des questions qui n’auraient que de lointains rapports avec la peinture : recompositions simples, audacieuses et surtout personnelles de choses vues et bien vues, rendues dans la grandeur remarquable de leur rayonnante simplicité : un homme avec un drôle de chapeau, une petite place en plein soleil, des façades blanches, une église rurale, quelques arbres aux troncs bizarremment peints, des fleurs, une scène de rue avec deux silhouettes vaguement inquiétantes. Willoos : nom à retenir, une peinture à revoir.
Jo Verbrugghen, Aica (1992)

« Willoos a trouvé une voie nouvelle dans la rencontre entre le dessin et la peinture. D’un paysage, d’un bouquet de fleurs, d’un visage, d’une nature morte, il ne retient que les lignes essentielles, en arrivant à synthétiser les formes au maximum, qu’il accentue par larges traits, ou en les bordant d’un cerne plus foncé pareil aux plombs d’un vitrail. Le résultat se révèle un ensemble de facture moderne - on imagine ais"ment ses sujets transposés sur tapisserie - aéré, coloré sans outrecuidance, où les blancs ont toute leur importance, aux courbes qui s’épousent, qui s’imposent, qui s’opposent à la recherche du détail. Harmonie de formes et de couleurs, souci de l’équilibre sont le fruit d’une observation attentive et d’une connaissance approfondie de l’essence même des choses et du paysage. Willoos ne pourrait guère parvenir à davantage de dépouillement.
Guy Gilquin (1987)